Sandrine Daubrège, Mosaïste I Followed the Birds

Dans un petit coin du Nord, Sandrine Daubrège a installé son atelier. Elle y reçoit régulièrement des groupes d’élèves à qui elle donne des cours et le reste du temps c’est seule qu’elle manipule des morceaux de pierre, de verre et de céramique allant du spectre du minuscule à la plaque de dizaines de kilos !

Visite donc dans l’atelier d’une mosaïste !

Voilà une activité que je découvrais totalement et dont Sandrine, en bonne artisane passionnée, a pris le soin et le temps de me montrer de nombreux aspects. C’est simple, j’en ai pris plein les yeux ! Des grosses machines qui font « claaac » à la manipulation du chalumeau et de la marteline, en passant par la colorisation du mortier, découverte d’une profession où manipuler les couleurs, les matériaux et leurs formes réveille un peu l’enfant terrible et un brin turbulent qui dort en soi.

La mosaïque vous pensiez que ce n’était QUE une question de minutie tranquille ?!

Et si vous laissiez Sandrine vous faire la visite :

TON HISTOIRE

Je suis Sandrine Daubrège, artiste mosaïste, depuis 2006.

Je réside en Belgique mais mon atelier se trouve sur Roubaix. J’ai toujours revendiqué mon appartenance à une identité européenne. Disons que les différences sont visibles du fait des limites que l’on s’impose.

Mon métier est venu comme une évidence, après avoir fait des études en audiovisuel et en cinéma, l’envie de travailler des matières comme le verre et la pierre s’est affirmée. J’ai fait des recherches en Italie, en Europe et dans le monde entier pour affiner mes connaissances et acquérir un savoir-faire au plus près du travail des maitres mosaïstes.

Les possibilités sont infinies et encore aujourd’hui je ne cesse de m’enrichir de techniques et de créativité.

TON TRAVAIL

Mon travail est loin d’être monotone.

Mon temps se partage entre création, formation et restauration.

Mes créations sont plutôt de style contemporain, inspirées par la nature et l’architecture. Ce sont des mosaïques intuitives qui font la part belle au relief des granits et à la luminosité du verre, la difficulté étant de trouver le juste équilibre.

Chaque tesselle est taillée dans la masse avec des outils traditionnels comme la marteline et le taillant, héritage des maîtres italiens. Mais je pratique aussi la micro-mosaïque, appelée « il Filato », une technique de filage de verre au chalumeau très ancienne, adaptée pour les très petits formats comme la bijouterie.

J’aime la restauration. Il y a toujours une fascination à redécouvrir le travail des anciens. Comprendre leur manière de procéder, retrouver les matières chez les artisans, leur redonner une nouvelle vie et juste sauvegarder notre patrimoine. Etre témoin et acteur dans le respect d’un savoir- faire me passionne.

Et voilà pourquoi j’aime aussi transmettre en organisant des stages techniques et découverte et partager des connaissances.

TES INSPIRATIONS

Mes créations sont souvent le reflet d’un état d’esprit. Lorsque je suis nostalgique je vais avoir envie de travailler l’ardoise ou le marbre mais quand l’été et la lumière pointent le bout de leur nez alors les couleurs multicolores du verre prennent le dessus.

Je suis rarement influencée par le travail d’un artiste car il n’est pas évident de le retranscrire en mosaïque. J’aime les formes simples et je serais plus sensible au travail de sculpture que de peinture par exemple. On retrouve mon attirance aux matières.

TON CLIENT DE RÊVE

J’aimerais que l’on remarque mon travail de création et que l’on me fasse confiance pour un projet de fresque dans un hôtel ou un restaurant.

TES CONSEILS POUR SE LANCER

C’est un métier qui réclame patience, minutie et technique. Il faut voir à long terme et toujours proposer des choses nouvelles. Ne pas compter ses heures, au début, et savoir communiquer sur son travail.

Il faut aussi avoir une forme physique pour porter les plaques de marbre et tailler chaque tesselle. Et enfin, il faut avoir envie d’apprendre tout au long de son activité.